Un courrier pour Dame Manon

Nombre de messages : 80 Date d'inscription : 27/08/2006

Un messager s'était présenté au domaine. Il était arrivé à pied, c'était un marchand ambulant comme on en voyait tant en ces moments rudes. Bertille était de sortie pour aller voir si le jardin commençait à se réveiller, le froid quittant tout doucement le domaine pour faire place à la pluie et à l'humidité qui vous perçait les os comme tant de pointes de charpentier. Elle s'était avancée vers lui, il avait juste tendu un pli.

C'est pour une certaine Dame Manon qui loge par ici de temps en temps. C'est son fils qui m'a dit de passer ici et ce courrier est de lui.

Bertille était restée bouche bée. Pépin, ce petit bout qui avait poussé en ces lieux quand sa mère venait pour égailler ces murs si tristes. Elle soupira. Le bambin avait grandit, et un beau jour, elle avait trouvé sa chambre vide. Sa mère avait été effondrée pendant bien des jours, ne comprenant pas ce qu'il s'était passé, et surtout où était son fils, son unique fils, image de son père. Sa fille était restée avec elle, mais un fils... Le temps avait marqué la femme comme au fer rouge.

Elle avisa que le marchand était encore là. Elle fit mine de sortir un sou pour l'homme, mais le marchand refusa d'un geste.

Pas la peine, M'dame, il m'a donné quelques écus et ca couvrait bien mes frais. M'est avis que celle qui attend cette lettre la voudrait le plus vite possible.

Bertille était tellement décontenancée devant ces nouvelles subites qu'elle était perdue. Oubliant encore le marchand, elle se retourna et prit la direction de la maisonnée au petit trot. Dame Manon, elle était arrivée depuis quelques jours pour se reposer de tout ce qui se passait dans le Duché. Elle semblait encore plus fatiguée ces derniers jours. Elle n'avait jamais oublié Maitre Gillas depuis tout ce temps, même si elle avait essayé de refaire sa vie. il faut dire qu'on n'oublie pas un petit bonhomme comme ca. Elle aussi avait été marquée par sa joie de vivre et ses boutades. Y penser ravivait ses blessures, ses nombreuses blessures de l'âme. Elle essuya une larme rebelle, et alla directement à la chambre de la Dame. elle tapa doucement trois coups.

Madame, Madame, j'ai une missive pour vous, et elle ne vient pas du Duché.

Nombre de messages : 353 Date d'inscription : 27/04/2007

Manon était perdu dans ses pensées, elle preparait le sac de sa fille pour le couvant, Heloise voulait entrer dans les ordres... meme si manon n aimait pas cette idee, elle accepta;
Quand on frappa a la porte, c etait bertille.
Une missive?

Entrez donc Berthille

Nombre de messages : 80 Date d'inscription : 27/08/2006

Quelques secondes inexorables passèrent, silence pesant qu'elle supportait mal. Tellement de choses pouvaient se passer dans une chambre, acte de désespoir et d'oubli, qui pouvaient laisser la chambre silencieuse comme une tombe. Elle secoua la tête pour chasser ses idées sombres. Elle ne devait pas se laisser envahir par de telles pensées, cela ne pouvait attirer que le mauvais œil. elle se signa d'un geste rapide.

Entrez donc Berthille

Sa main se leva machinalement sur la poignée et l'abaissa d'un geste doux. Elle passa la moitié de son corps par la porte, et vit que Dame Manon était en train de faire des valises.

Vous partez, madame ?? Oh, ce sont les affaires de Damoiselle Héloïse. Vous avez pris votre décision.

Elle soupira, un peu triste. Une belle jeune fille comme ça, entrer dans les ordres, elle avait espéré que ca mère résiste à cette idée, ce n'était peut être qu'une idée de jeunesse qui lui passerait dans quelques temps. Mais elle devait s'abstenir de tout commentaire, cela ne servirait qu'à agrandir la part de tristesse qui rongeait la Dame. Reprenant ses esprits, elle resserra la lettre dans sa main.

Madame, un homme est passé ce matin, un marchand. Il venait du sud et il m'a dit qu'il amenait un courrier pour vous. Il a bien dit Dame Manon, aussi, j'ai pris le courrier et j'ai couru vous l'amener.

Elle leva la lettre lentement, espérant que ce ne soit pas encore des mauvaises nouvelles.

Nombre de messages : 353 Date d'inscription : 27/04/2007

Manon se tourna vers Berthille, afficha une mine triste, mais lui sourit. Envoyé Heloise ne lui plaisait guere, mais la jeune fille le desirait vraiment...Elle perdait sa fille, et ne savait ou son fils était parti a la naissance de Merlin.

Oui Berthille, ma decision est prise, mais avec une reserve, elle peut revenir quand elle veut... j'ai discuté avec la mere superieur.

Elle écouta Berthille , lui raconter la venue du marchand, la lettre.... Tendit la main pour prendre celle ci. Que lui voulait on, ne pouvait on pas la laisser en paix...meme ici?
Elle avait eut tellement de deceptions... Manon c'était refugié chez les Hospitaliers pour une ecoute.

Voyons ce que ça dit...

Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 03/04/2010

Citation :: Chère Mère,

Tout d'abord, je tiens à m'excuser d'avoir fui le Domaine et la maison. Je ne veux pas vous blesser plus que vous ne l'êtes déjà, mais depuis que Père est mort, nous vous avons perdu un petit peu, Héloïse et moi. Et au fil du temps, votre tristesse n'a fait que croitre, même quand vous pensiez avoir trouvé un homme pour essayer de remplacer Père.

Aussi, pour reprendre l'air qui manquait dans notre maison, j'ai décidé de partir et de découvrir la vie ailleurs. J'ai voyagé, travaillé, appris à chaque endroit que j'ai traversé. J'ai fait comme Père a fait quand il était jeune (c'est Bertille et Dame Dom qui m'en ont parlé). J'espère devenir aussi sage que lui, mais je doute parfois, la colère rongeant souvent mon cœur. Peut être est ce parce que je n'ai jamais compris les raisons de sa mort, si jamais il devait y en avoir.

Je suis maintenant de retour. oh, je ne frapperai pas à votre porte demain, je ne suis pas encore arrivé en Orléanais, mais je suis en route. Je fais pour le moment halte à Limoges, et ne vais pas tarder à prendre la route dès que je le pourrais.

Je vous embrasse, Mère, et embrassez Héloïse de ma part. J'espère qu'elle ne m'en veut pas trop de l'avoir abandonnée comme je vous ai abandonnée.

Avec tout mon amour de fils

Pépin

Nombre de messages : 353 Date d'inscription : 27/04/2007

Manon lut, une fois... deux fois.... les larmes coulait seules sur ses joues... elle tomba a genoux.

Son fils enfin... elle avait le coeur qui se serra , ce qui lui donna une terrible douleur.

Son visage devient pale... son fils allait revenir, elle avait tellement eut peur, elle c etait tellement inquiété... Heloise en avait ete effondré...

Mais ce fut trop pour Manon, trop meme si cette nouvelle fut bonne, elle en avait trop subit.... Elle tomba sur le sol.........................

Nombre de messages : 80 Date d'inscription : 27/08/2006

Dame Manon prit la missive et la parcourut des yeux. Inquiète, Bertille la regardait avec inquiétude. Elle voyait la Dame se décomposer au fur et à mesure de sa lecture. Le feuillet semblait unique, mais elle mettait bien du temps pour le lire, comme si elle le lisait maintes et maintes fois. Son visage palissait de plus en plus, et maintenant, des larmes coulaient sur son visage blanc comme la neige. Vain dieu, elle allait tourner de l'oeil. Le temps qu'elle se dise cela, le feuillet glissa au sol, ses jambes se dérobèrent et elle glissa au sol, inerte. Son visage sembla se poser sur le sol, tel une feuille morte qui tombe d'un arbre, sans bruit, juste un léger froufroutement.

Elle se précipita. La Dame n'était pas grosse, certainement en raison de tout ce chagrin qui l'avait usée depuis des années. Elle la souleva sans peine et la tira sur le lit, le sac tombant au sol en laissant déverser son contenu. Elle allongea Manon sur le lit, lui tapota le visage. Sans réaction, ses yeux restaient définitivement fermés. Elle tira un mouchoir de sa poche, le mouilla dans un broc à coté du lit, puis le posa sur le front de Dame Manon. Elle lui tapota de nouveau la joue.

Dame Manon, Dame Manon, reveillez vous. Qu'y a-t-il, répondez moi, Dame Manon...

Nombre de messages : 353 Date d'inscription : 27/04/2007

Manon s'imaginait morte, qu'enfin sa souffrence allait disparaitre... elle balbucia le nom de son fils celui se son epoux Gillas...

Puis elle ouvrit les yeux en entendant la voix de Berthille... Ils clignerent...

Pepin... va revenir...

Elle se redressa, avec du mal, il fallait vraiment qu"elle reprenne le dessus, cela sera pas si facile mais il le fallait, pour ses enfants... pour manu. Et pour la memoire de Gillas... son amour, sa vie, son unique passion.

Conseil Nombre de messages : 531 Date d'inscription : 30/08/2006

Il avait entendu l'appel de sa femme. Il ne pouvait la laisser sans aide, mais que pouvait il bien faire pour elle, il n'était plus de chair et de sang, il n'était qu'âme en peine de l'avoir laissée seule devant tant de souffrance et de déchirement. Malheureusement, il avait été emporté par la maladie. il avait réussi à résister à tant de chose, mais ce mal qui l'avait pris à la poitrine avait été bien plus fort que lui. Il l'avait sapé tout doucement, à petit feu, et ne lui avait laissé aucune chance. Il avait senti lentement que l'air lui manquait de plus en plus, se noyant tout doucement dans le sang qui inondait petit à petit ses poumons. Ses forces l'avaient abandonnées à mesure qu'il perdait inexorablement son sang et que l'air lui manquait de plus en plus. Il secoua la tête, ses derniers instants n'avaient pas été les plus agréables de sa vie, pas les plus douloureux non plus, mais ceux qui avaient vu la fin de toute sa vie terrestre.

Il regarda par la fenêtre Bertille et son aimée dans la chambre, Bertille tendant le courrier, Manon la prenant et la lisant, la relisant et la relisant encore. Puis elle tomba au sol. Bertille fit de son mieux pour la mettre sur le lit et la réveiller. Il n'eut pas le temps de plonger dans ses songes, elle rouvrait déjà les yeux. Il la vit remuer doucement les lèvres, et Bertille sembla sous le choc. Il en profita pour passer à l'action, peut être aurait il de la chance. Il approcha sa main de la vitre, le froid de sa non vie produisit de la buée sur une certaine surface. encore un petit effort, et il réussit à tracer quelques lettres sur la buée.

JE T'AIME, COURAGE

Les lettres restèrent suffisamment de temps pour que Manon, dans un mouvement de tête, pose le regard sur son message. Elle resta bouche bée pendant quelques souffles, le vent en profita pour passer sur la vitre et faire disparaitre le message. Il soupira de soulagement, elle l'avait vu, mais quel effet aurait ce message sur sa douce ?

Nombre de messages : 80 Date d'inscription : 27/08/2006

Un peu de couleur revint sur le visage de Dame Manon, très légèrement, rosissant ses pommettes comme une goutte de sang tombée dans une tasse d'eau. Elle ouvrit enfin les yeux, murmurant quelques mots avant de se redresser. Là, Dame Manon resta bloquée, regardant par la fenêtre. Rien ne pouvait être à la fenêtre, elles étaient au premier étage. elle se retourna quand même au cas où, mais ne vit rien. Elle se retourna de nouveau vers Manon.

Que disiez vous, Madame, je n'ai pas bien compris. J'ai cru comprendre un prénom, mais j'ai quelques doutes, mes oreilles me jouent souvent des tours.

Nombre de messages : 353 Date d'inscription : 27/04/2007

Manon sans vraiment de raisons, tourna la tete vers la fenetre et c'est alors que son coeur tembourina dans sa poitrine... elle eut presque des sueurs froide... ce message... cela devait etre le fruit de son imagination, cette envie si forte qu il soit avec elle... elle secoua la tete, Elle etait sur qu il etait avec elle cette fois.
Elle aimait tellement cet homme....

Puis Berthille lui parla, un peu en coton, mais elle compris sa question.

Pepin... mon fils mon cheri revient!

Elle sourit a cette idee, un peu de joie dans sa vie.

Nombre de messages : 80 Date d'inscription : 27/08/2006

Bertille n'en crut pas ses oreilles. Pépin, le petit, il allait rentrer. Elle n'en croyait pas ses oreilles, et ses idées se mettaient à tourner en tous sens sans pouvoir s'arrêter.

Il revient ?? Quand ?? Rien n'est pret, sans chambre n'est pas rangée, le ménage n'est pas fait, et je n'ai pas fait ses biscuits préférés. Il faut que j'aille en ville pour acheter du pâté et des charcuteries.

Son monologue ne se tarissait pas, montrant son trouble et son impatience que le jeune fils de Gillas revienne.

Nombre de messages : 353 Date d'inscription : 27/04/2007

Manon se leva, elle prit Berthille par la main pour la calmer, et lui sourit.

Berthille, du calme Pepin sera pas la demain, il est dans le sud... le temps qu il revienne, vous aurez tout le temps.

Le coeur de manon battait si vite, il fallait qu elle ecrive a son fils... Elle lacha Berthille et se dirigea vers le bureau pour y sortir un parchemin et sa plume, s installa pour ecrire.

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