Obseques de ....... Gillas

Arfast vit Johan, un homme qu'il n'avait plus vu depuis des années, bouleversé à la vue du corps de son frère que l'on s'apprêtait à porter à sa dernière demeure. Lexhor lui avait demandé de réciter le crédo et il le fit, Arfast répéta donc à sa suite, avec une pensée pour Gillas:

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.
AMEN

Il retint son émotion d'assister à pareille cérémonie et resta à son poste.

Manon vit Johan, pret de Gillas, troublé par l emotion, par l amour pour son frere et bien d autres sentiments. Elle n avait jamais vraiment prit le temps de connaitre le frere de son epoux, mais elle savait au combien il aimait Gillas.

Elle ne retenait pas les larmes, qui perlaient sur son visage, elle avait mal, mais savait que Gillas etait bien là ou il etait. Qu il serait toujours, pour elle, que le mort ne les avait séparé que physiquement.

Elle recita le credo, a voix basse eu meme moment de Johan. Manon avait une derniere parole pour son ame soeur, quand on le mettrait en terre, qu il sache tout ce qu il repesentait pour elle...


Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.
AMEN

Elle avait envie d hurler, mais se retient, elle devait faire bonne figure... un jour peut etre elle dirait tout ce qu'elle pense et ce serait le jour ou elle quitterait ce duché.

L'émotion était forte, palpaple, tout juste supportable. Etre fort et digne, Lexhor devait l'être. Après la cérémonie, il se laisserai aller, mais pour le moment, il devait offrir à son grand ami une cérémonie digne de lui.

Il écoutait les présents réciter le crédo. Il en profita pour reprendre ses esprits et son calme...

Les sentiments étaient trop présent, devenus presque palpable. Instinctivement, pour ne pas y succomber, il s'était déconnecté de la réalité et récita le credo sans vraiment s'en rendre compte, tel un automate.

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.
AMEN

Manon se leva et se mit pres du cerceuil, elle ferma les yeux , puis le rouvrit pour le voir... elle reprima un sanglot et commença la lecture, d une voix troublée par la peine.

Citation:

Je Lui demandai ensuite : “Mais à quoi ressembleront les humains qui accéderont au soleil ou à la lune? Ne serons-nous que de purs esprits ? Que deviendront nos corps ? Que sont ces anges et ces démons ?” Il me répondit : “Le corps ne peut vivre sans l’esprit et l’esprit sans le corps, car J’ai fait de la vie l’union de ces deux états. Lorsqu’un humain accède au Paradis ou à l’Enfer, le corps qu’il avait sur le monde est abandonné pour nourrir la vie et un nouveau corps lui est donné en échange. Celui-ci est à l’image de l’esprit de l’humain : il en représente soit la beauté soit la laideur. Les anges sont ceux qui, par leur sainteté, ont obtenu un corps si parfait qu’ils me secondent dans le soleil. Les démons sont ceux qui ont tant vécu dans l’erreur que leur corps n’est qu’horreur et bestialité.”

Elle regarda encore une fois son epoux... "je t aime Gillas au delas de la mort"

Après avoir répété le crédo, Arfast écouta dame Manon, veuve de Gillas lorsqu'elle lut un passage très important. En lui même, le Patichon songea que Gillas aurait probablement un très beau corps, à l'image de ses bonnes actions.

Il sourit tristement en voyant cet homme de qualité qui était mort trop tôt, alors que la vie avait encore bien des choses à offrir ...

Lexhor se tourna vers la jeune veuve et la remercia.

Manon vient de nous lire une conversation qu'Ysupso d'Alexandrie a eut avec le Très-Haut.

JGillas va maintenant recevoir un nouveau corps. La vertu de son âme n’est plus à prouver. Aussi je suis persuadé qu’il rejoindra le seigneur au soleil, car ce dernier a voulu le rappeler à lui.
Il a suivit le chemin d’Aristote et de Christos et ne s’en est jamais écarté. En cela, Gillas diffère des âmes perdues qui ont rejoint la lune, domaine du Sans Nom, où les 7 démons leurs infligerons les pires supplices.

Nous commettons tous des erreurs, et nous péchons parfois. Mais rassurez-vous, la confession et l’amour porté au Très-Haut nous maintiendront dans la voie de la vertu. C’est pour cela qu’il est nécessaire de demander pardon au seigneur.

Gillas était connu et aimé de tous. Il a aidé, de par sa sagesse reconnue par tous, prodigué aux plus jeunes comme aux anciens, des conseils toujours pleins de bons sens.

N’oubliez jamais Gillas et tout ce qu’il a accompli, car il est important que son exemple ne tombe pas dans l’oubli. Il est le symbole de l’amour et de l’amitié aristotélicienne.
J’invite maintenant ceux qui le souhaitent à venir dire un dernier mot au défunt, avant la fermeture du cercueil.

Lexhor se retira en premier près du cercueil, se signa, puis caressa la main de son ami. Il ne resta que quelques instants pour laisser aux autres le temps de lui dire au revoir...

« Arff… Je suis encore à la bourre » se dit Elmer en entrant dans la chapelle.


Le lieutenant se fixa en tête de la nef, jeta un œil rapide vers le bénitier sans y toucher, et s’installa derrière Justine et Aurae tout en avançant son regard sur les personnalités présentes, qu’il reconnut aisément.

La Noblesse, évidemment, remplissait quasiment la salle froide.

Mais heureusement, le dernier salut à l’ancien Maire de Montargis était donné par d’autres présences, plus simplement peut-être, et surtout sans obligation de statut.

Et si Noblesse et Clergé étaient représentés, l’Ost et la population aussi.

Pourtant, Elmer se dit que beaucoup de monde de la cité manquaient. Tous ces inconnus pour la pointe de la pyramide Noble, qui appréciaient un simple passage en taverne du défunt, ou une conversation, quelques fois salée, avant une élection municipale auraient du être présents et lui adresser le dernier au revoir.

L’humble population ne saurait être dirigée vers une chapelle par une simple affiche en gargote, et l’estime qu’elle aurait montrée par sa présence ce jour aurait été au moins aussi forte et sincère qu’une couronne ornée de précieuses, sans embrassades, sans courbettes.

Etre là, simplement.

Arfast ne retint plus ses larmes. Bien sûr, il n'était pas parmi les amis proches de Gillas, mais comment ne pouvait-on pas aimer cet homme qui, comme l'avait si bien dit Lexhor, était l'incarnation de l'amour aristotélicien.

Il s'approcha du cercueil lui aussi et posa un main sur son coeur, et murmurant quelques paroles:

- Bon repos Gillas. Toi qui a été et restera apprécié de tous, tu ne sombreras pas dans l'oubli, car de toi nous nous souviendrons comme un homme bon et juste qui toujours fit son devoir et bien plus ...

Arfast ne savait que dire de plus pour cet homme droit et juste et se recula, laissant la famille et la veuve de Gillas exprimer tout leur deuil et leurs souhaits au défunt. Il ne les comprenait que trop bien, lui qui avait perdu beaucoup de membres de sa famille ....

Arfast jeta un dernier regard à l'Orléanais. Puis reprit sa position, priant intérieurement pour l'âme de Gillas. Le cercueil fut refermé, emportant la dernière vision du visage de Gillas dans l'ombre.

Au levage,

Arfast leva le cercueil, prêt à porter le corps de Gillas à l'arbre de l'éternel amour.

Son mari était parti aux obsèques de Gillas bien avant elle, puisqu'il avait l'insigne honneur de porter le cercueil. Il lui avait expliqué le chemin en détail, mais rien n'y avait fait: elle s'était perdue. Elle mesurait une fois de plus combien elle avait pris l'habitude de se reposer sur lui pour toutes choses, elle qui avait été si sauvage et indépendante avant de le connaître...venir toute seule jusqu'au domaine du Val Ancien avait été pour elle toute une aventure.
Heureusement, elle avait rencontré une âme compatissante qui l'avait aidée, et qui lui avait facilité l'entrée à la chapelle. Elle n'avait pu s'empêcher de se demander pourquoi il n'y avait guère que les âmes à être compatissantes, sur cette terre... il faudrait qu'elle demande à Rosa...
Enfin, elle était arrivée. Elle se glissa à l'intérieur de la chapelle, et se rendit compte que malgré ses efforts, elle arrivait trop tard: le cercueil était fermé, et les porteurs le levaient déjà, prêts à l'emporter. Il était dit qu'elle ne le verrait jamais...Elle pourrait du moins aller s'incliner sur sa tombe, en signe de respect.
Elle fit une prière pour le repos de son âme . Elle pria aussi pour sa femme, si affligée, et pour ses enfants, demandant à Aristote de leur donner la force d'accepter ce qui ne pouvait être changé, et de ne pas transformer leur chagrin en révolte ou en colère.
Elle attendit ensuite la sortie du cortège pour le suivre.