Bien mal portant

La porte s'ouvrit avec fracas, laissant passer Loic et Eudes qui portaient Gillas dans la couverture. Il s'approchèrent du lit, soulevèrent la couverture, et le déposèrent sur le matelas. Loic rabattit les bords de la vcouverture sur le corps de Gillas. La blancheur de son visage n'était pas bon signe, mais Dame Dom devait rentrer demain. Elle allait certainement pouvoir faire quelque chose. A moins de prévenir Dame Kalimalice, qui pourrait au moins s'occuper de lui pendant la nuit. Maitre Johan prendrait certainement la bonne décision.
Eudes apporta une nouvelle couverture qu'il déposa sur Gillas, afin qu'il n'attrape pas un autre mal.
Eudes, va à la cuisine et dit à Bertille d'apporter de l'eau chaude. Donne quelques nouvelles pour réconforter Dame Manon. Je reste là pour veiller sur Sire Gillas le temps que d'autres prennent la releve.
Eudes partit au pas de course vers la cuisine.

Bertille rentra dans la chambre, suivie de Manon. Il vit de suite Gillas allongé sur le lit, couvert d'une couverture. Par bonheur, sa jambe n'était pas visible, ce qui pourrait aider Manon. Elle se tourna vers la jeune femme :

Dame Manon, aller voir Messire Gillas. Restez au niveau de sa tête, tenez lui la main, parlez lui si vous voulez. Je vais commencer à nettoyer la plaie, afin de préparer le travail pour Dame Dom. Elle doit revenir jourd'hui. Elle a étudié la médecine nouvelle avec de grands érudits, elle devrait savoir quoi faire.

Elle demanda ensuite par un signe de tête à Loic de surveiller Manon pendnt qu'elle allait s'occuper de Gillas. Elle s'avanca vers le bas du lit, un peu craintive de ce qu'elle allait redécouvrir. Elle souleva la couverture, tira quelques oreillers sur les jambes du blessé et y posa le bout de vcouverture. Elle pourrait nettoyer la plaie sans que Manon puisse voir quelque chose.
La plaie ne saignait pas, mais n'était pas belle à voir. La peau blanchâtre contrastait avec le rosé de la chair à nu. Des moreceaux d'os pointaient hors de la peau, certains détachés de la jambe. Elle n'y connaissait pas grand chose je jambe d'homme, mais la plaie semblait grave. Elle prit un bout de itssu propre, le trempa dans l'eau et commenca à nettoyer la plaie des morceaux d'os, de la poussière de bois et des morceaux de métal. La jambe avait rammassé toutes les impuretés qui se trouvaient sur le sol et sur l'enclume.
Elle passa un bon moment à nettoyer le tout, puis elle couvrit la jambe d'un tissu propre et remis la couverture en place. le reste, elle ne savait pas faire, Dame Dom s'en occuperait. Sans un mot, elle sortit, puis revint dans la chambre quelques instants plus tard, apportant le nécessaire de médecine de Madame, qu'elle posa sur une commode. Elle prit la bassine, qu'elle alla vider dehors, puis la nettoya et la ramena à la cuisine.
Elle revint ensuite au chevet de Gillas, et dit à Loic qu'il pouvait continuer, qu'elle allait rester un peu avec Manon.

Manon alla a la tete de Gillas, prit delicatement la main de son aimé, et lui caressa tendrement les cheveux. Elle trouvait tout si silencieux, meme pesant a certain moment. Elle esperait tant qu il ouvre les yeux, mais il ne vallait pas, du a la douleur qu il ressentirait surement.
Elle observa Bertille, sans egarer son regard vers la jambe de Gillas, pourquoi devait il encore souffrir?
Manon esperait que Dom arriva bien aujourd hui. Elle se laissa tomber a genoux, colla la joue contre la sienne, pour qu il sente, s il le pouvait, sa chaleur.
Elle ne voulait absolument pas gener, les personnes qui s occupaient de lui. Elle resterait pret de lui... jusqu a ce que Dom arrive, et pour la laisser oeuvrer, elle attendrait dans le couloir pret de la porte, prete a revenir s il se reveillait.

Elle lui deposa un baiser sur la joue " je vous aime mon tendre amour". Son pouce caressait le dessus de la main de Gillas, comme si cette caresse pouvait enlever toute douleur.

Gillas flottait dans une mer de nuages. Le vent soufflait dans ses cheveux, il se sentait libre d'aller là où il le voulait à la vitesse du cheval au galop. Il se sentait léger, si léger qu'il eut peur que la brise ne l'emporte quelquefois.
Il regarda autour de lui. Les nuages s'étendaient à perte de vue, nulle ile en vue, personne. Il flotta dans une direction prise au hasard. Les nuages filèrent sous lui, comme s'il habitait le corps d'un faucon. Il était grisé par la vitesse, et commença à exécuter quelques figures acrobatiques. Il traca un sillon dans les nuages avec une seule aile, se remit à voler normalement, profita de courants d'air ascendants pour prendre de l'altitude. mais où que se porte son regard, ce n'était que nuages à perte de vue.
Tout d'un coup, il put apercevoir dans le lointain un point noir perdu dans l'immensité blanche. Il piqua dans cette direction, et put discerner, au fur et à mesure de son approche, une ile de verdure. Une plage d'herbe ceinturait un centre forestier. Des oiseaux voletaient au coeur de cette étendue verte, se poursuivant dans un gazouillis des plus agréable. Il se posa sur l'ile et fit quelques pas en direction des arbres. Une douleur fulgura dans sa jambe droite, le faisant tomber à terre. il regarda sa jambe, mais ne discerna rien de particulier. Elle refusait tout de même de fonctionner, et il préféra s'assoir par terre, profitant du soleil.
Un chant s'éleva d'entre les arbres. Surpris, Gillas se retourna et vit une nymphe sortir d'entre les arbres. Elle était habillée tout de vert, marchait pied nu. Ses cheveux cascadaient sur ses épaules, et son visage parfait irradiait la pureté et l'amour. Elle s'approcha de lui et s'assit à ses cotés :

Bonjour, Jeune Homme. Comment trouvez vous notre ilot de paix ?

Magnifique, Gente Dame, si je puis vous appeler de la sorte. Je commencait à m'inquiéter de ne voir nulle terre en ces lieux. Mais où sommes nous ?

Vous êtes au début de quelque chose et à la fin d'une autre. il ne tient qu'à vous de savoir si vous devez continuer ou rebrousser chemin.

La nymphe posa sa main sur la sienne, et commenca à la caresser.

Tout ce que je peux dire, c'est que vous ne pouvez rester en ces lieux définitivement. il vous faudra prendre votre décision, et le plus tot sera le mieux, quel que soit votre choix.

Bertille avait veillé toute la nuit sur Gillas. Il était toujours dans le même état, comme endormi. Il avait bien parfois bougé, mais si peu de fois. Elle avait placé un linge frais humide sur son front car la température était apparue. Son front était chaud, mauvais signe à son avis. Et Madame qui n'arrivait pas...
Elle souleva le linge qui couvrait les jambes de Gillas. Le jambe saine était normale. Par contre, l'autre jambe était loin d'être en bon état. La peau tendue sous le cordon qu'avait placé Loic sous le genou était luisante. Sa paleur contrastait avec la couleur sombre de la plaie, faisant apparaitre de manière plus nette les deux bouts d'os qui sortaient de la blessure.
Elle commencait à avoir peur, peur d'avoir compté uniquement sur le retour de Madame et de ne pas avoir fait mander Dame Kalimalice. Elle aurait pu faire quelque chose, même si elle n'avait appris la médecine que sur les champs de bataille. Elle avait du voir des plaies similaires en Bretagne ou en Anjou, elle avait fait la guerre.
Inquiète, elle recouvrit les jambes avec le tissu, prit celui qui était sur son front. Elle le plongea dans la bassine d'eau fraiche, l'essora un peu et le reposa sur le front de Gillas. Dans quelle mauvais pas il s'était encore fourré...

Manon avait veillée toute la nuit au cotés de Gillas. Elle fut si soulagée de voir arriver Dom... Elle pourrait faire quelque chose pour son bel amour.
A la demande de Dom, elle se leva, embrassa Gillas avec les larmes aux yeux et sorti...Mais des qu elle le pourrait elle retournerais au pret de Gillas.
Dans le couloir, elle s adossa et se laissa glisser le long arrivée a terre, elle se mit a pleurer, un peut du a la fatigue et au soulagement du retour de Dom.
Manon pria tres fort pour le retablissement de Gillas.

Aristote vous savez comme j aime Gillas... ne me l enlevait pas je vous en conjure....

Manon resta dans le couloir, pour etre prete des que l on lui dirait de revenir.

Bertille sursauta à l'entrée de Dame Dom dans la chambre. elle ne l'avait pas entendue arriver, et, à sa tenue de route, elle compris qu'elle n'avait pas eu le temps de se changer. Elle se leva, et débarrassa Dame Dom de sa cape de voyage. Elle la suivit pendant qu'elle regardait la jambe de Gillas. Le verdict du médecin confirma ses pires craintes. Elle écouta Dame Dom, et sortit avec Manon pour aller chercher ce qui lui avait été demandé. Elle fit trois pas, regarda ses mains, et revint dans la chambre. elle avait oublié la bassine, quelle sotte. Elle se maurigéna, récupéra le récipient, et repartit en direction de la cuisine.
Dans les couloirs, un détail la frappa. L'air. L'air était frais et léger. Dans la chambre, il était lourd, difficile à respirer, comme si quelque chose flottait et génait la respiration. Tout en marchant, elle réfléchissait. Etait-ce du au fait que les fenètres n'aient pas été ouvertes depuis que Sire Gillas y avait été allité ? Certainement, mais l'odeur était tout de même différente des chambres mal aérées des invités masculins. Elle repoussa nerveusement l'idée que la pourriture soit déjà rentrée dans la chambre. Elle secoua la tête, ne voulant accepter cette idée.
Elle arriva dans la cuisine et posa la bassine sur une chaise. Machinalement, elle se frotta les yeux, essuyant une larme qui avait commencé à couler. Elle prit la marmitte d'eau sur le feu, et en remplit le récipient. Elle remit de l'eau à chauffer, puis se rendit à une commode. elle prit une flasque d'eau de vie qu'elle fourra dans sa poche. Elle prit la bassine et remonta vers la chambre. L'air frais lui faisait du bien, elle retrouvait de la clarté dans ses idées, et des questions germaient dans son esprit. Elle récupéra de nouveaux linges propres et rentra dans la chambre.
Dame Dom avait ouvert sa mallette et étalé son matériel médical. Elle put discerner de nombreus outils, dont certains lui faisaient froid dans le dos, comme une scie. Elle posa la bassine sur une table, qu'elle rapprocha. Elle se tenait prète à aider Dame Dom, mais ne put s'empecher e lui demander :

Excusez mon ignorance, mais je me pose quelques questions, Madame.
En tout premier lieu, vous me demandez de faire boire Messire Gillas. Mais il est dans un profond sommeil depuis son accident, et ne s'est jamais reveillé. il n'a même pas mangé, lui qui mangeait toujours comme un ogre.

Elle stoppa sa phrase, comprenant à l'instant ce qu'elle venait de dire, et surtout qu'elle venait de parler de Sire Gillas au passé.

Veuillez m'excuser pour cette remarque, je n'aurais pas du.

Elle se sentait honteuse, mais continua :

Je ne voudrais pas non plus l'étouffer s'il n'arrive pas à avaler comme il faut, dans l'état où il est.
Ensuite, je vous ai entendu dire que vous alliez lui couper la jambe. Mais vous vouliez certainement dire la portion de jambe sous le genou, je suppose.
Enfin, vous avez dit à Dame Manon que Messire Gillas ne risquait pas sa vie. Vous lui avez dit cela pour la rassurer ? Dites moi, Madame, dites moi la vérité, que je sache à quoi m'en tenir ?

Bertille regardait Dame Dom avec un regard quelque peu implorant. elle devait savoir à quoi s'en tenir, pour être préparée à toute éventualité.

Cette main posée sur la sienne était plus que troublante. elle lui rappelait quelque chose, le renvoyait à une partie de sa mémoire qui semblait s'effacer avec le temps. Il regardait la nymphe avec curiosité, ne sachant pas quoi répondre. Elle déposa un baiser sur son front, puis se leva.

Je dois maintenant vous laisser à votre réflexion. Je ne serai pas loin, et si vous avez besoin de moi, je serai à vos cotés. Votre décision doit se prendre seul, et dans la plus grande sérénité. c'est pour cela que cet endroit existe. Mais dites vous que vous n'avez pas toute la vie pour prendre cette décision.

La nymphe sourit à ces dernières paroles comme si elle avait dit quelque chose de drole, mais Gillas n'en saisit pas la subtilité. Il se sentait bien et son esprit fonctionnait comme au ralenti, baigné par l'atmosphère de ce lieu paradisiaque.

Si vous attendez trop longtemps, le choix ne sera plus et vous serez obligé de vous tourner vers l'avenir, quel qu'il soit. Aussi, sachez réfléchir en prenant le temps sans toutefois tarder. Des paroles bien difficiles à comprendre dans un lieu où le temps et l'espace sont des idées différentes pour tout le monde...

Sur ces paroles étranges, la nymphe tourna les talons et s'enfonça dans les bois, laissant Gillas perplexe sur ce qu'il devait faire. Son passé, son avenir, il ne savait même pas où il se trouvait, alors comment passer à son avenir si on ne savait pas où il se trouvait ? Et comment prendre la meilleure décision alors qu'il ne connaissait pas une des propositions ?

Une bruine fine se mit à tomber. Il leva les yeux au ciel, mais ne vit aucun nuage dans l'immensité bleu. il faut dire queles nuages constituaient plutôt le sol à l'infini que le ciel. Il préféra profiter de cette fine pluie qui le rafraichissait. Le soleil cognait dur en ces lieux, même s'il ne le voyait pas. Un vertige lui fit tourner la tête. Tant de choses ne s'expliquaient pas. Un ciel bleu avec de la chaleur sans soleil, une bruine sans nuage. Vraiment, tout lui semblait étrange. Il ne manquerait plus qu'il croise Aristote et ce serait la fin de sa santé d'esprit.
Il se reprit de suite. Quel blasphème ! S'il croisait Aristote, c'était qu'il venait de dépasser les portes de la Mort, et dans ce cas, il saurait où il se trouve, même si aucune carte ne détaillait sa route...
Son regard dériva dans le ciel et il admira les oiseaux tournant autour de la forêt, profitant quelque peu de l'instant avant de reprendre sa réflexion.

Bertille, pour le moment il nous faut faire les choses rapidement, ne t'inquiète pas pour Dame Manon, elle saura assez vite ce que Gillas aura subit, le principal est que ce qui doit être fait le soit.

Dom avait tout en main, les instruments, les linges, quelques décoctions pour désinfecter. L'articulation ne sera pas difficile à trancher, tout le calme et l'adresse devra être de mise.

Le temps passa, qu'il fut long pour Bertille qui devait être présente pour aider Dame Dom dans son opération. La cicatrice du moignon la plus parfaite possible, afin que la jambe de bois qui viendrait remplacer le membre, ne soit nullement douloureuse. Le membre sectionné fut mis dans un linge et il sera brulé, afin que toute gangrène disparaisse par les flammes.

Dom était fatiguée, elle finis par un bandage au niveau du genou. Contente de son travail, elle regarda le visage de Gillas, il n'avait eu aucune réaction pendant l'acte, sans doute la potion eu son effet bénéfique.

Bertille reste là et surveille mon ami. Je vais de ce pas prévenir Manon que tout c'est passé pour le mieux et l'avertir de ce que j'ai fait. Si tu vois le moindre signe d'éveil, court me prévenir. Je reviens au plus vite ...

Manon s etait assoupi dans le couloir, bien malgre elle.
Elle n avait pas arreter de prier, pour la santé de Gillas, sa vie contre celle de son aimé. Elle avait confiance en Dom de toute façon, mais c etait plus a Gillas de s accrocher.
Son corp sur le sol se refroidissait, mais elle ne sentait rien, meme pas la douleur lencinante de son epaule.
Elle ne revait qu au reveille de son tendre et bel amour et au moment ou ils seraient de nouveau ensemble, loin des malheurs passés. L avenir leur sourirait elle en etait sur.

Gillas...Gillas...Gillas

Gillas se leva et commenca à marcher. Marcher avait toujours été un moyen pour lui de réfléchir, tout comme travailler lui permettait d'oublier les petits tracas quotidiens. Mais la reflexion qui l'attendait était loin des décisions qu'il devait prendre en temps habituel. Ne pas connaitre toutes les implications de ses choix était loin de lui plaire, mais on ne lui laissait guère le choix.
On lui demandait de choisir entre le passé et l'avenir. L'avenir qu'il voyait pour lui se situait aux cotés de Manon, la belle Manon. Mais était ce le passé ou l'avenir pour la nymphe ? Ses paroles avaient été des plus obscures, et il ne devait pas faire le mauvais choix.
Il continua à avancer sur la plage de sable fin, donnant de temps un temps un coup de pied, faisant jaillir des jaillissement de sable doré. Tout à ses pensées, il ne voyait pas les petits crabes s'enfuyant devant lui, les droles de mouettes à quatre ailes planer au dessus de lui. Les idées commençaient à s'assembler dans sa tête, ce qui le réjouissait un peu.
Machinalement, il porta son regard vers le lointain, et il discerna un scintillement. Il aurait bien voullu avoir ce que c'était, mais cela semblait bien loin. Alors qu'il pensait cela, le scintillement se rapprocha, arrivant à quelque distance de l'ile. C'était en fait une porte, une porte monstrueuse, brillant de mille feux. la lumière était telle au coeur de la porte qu'il ne pouvait discerner ce qu'il y avait derrière.
Il se retourna et vit, loin devant lui, comme un point sombre dans l'horizon. Le petit point ne tarda pas à se rapprocher de l'ile, et une porte noire ne tarda pas à lui faire face. A l'opposé de la première porte, les ténèbres insondables semblaient avaler la lumière au coeur de la porte.
La nymphe sortit des bois, s'approchant lentement de lui.

Je vois que l'heure du choix approche. Vous devez choisir entre le passé et le futur, les ténèbres ou la lumière. Mais sachez que dans les ténèbres se trouve la lumière, et que la lumière ne peut cacher complètement les ténèbres. A vous de faire le bon choix, si bon choix il existe. Vous pouvez aussi considérer que le bon choix se trouve derrière chacune de ces portes, ou derrière aucune. Mais cette décision, vous seul pouvez la prendre, et je ne puis vous aider.

Gillas regarda la nymphe, interdit. En quelques paroles, elle avait réussi à lui faire oublier tout ce qu'il venait de mettre au point. Mais il allait devoir faire un choix. La lumière ou les ténèbres. Il appela chaque fibre de son coeur et de son ami à le conseiller. Il attendit quelques secondes, respira un bon coup, et prit la direction de la porte ténébreuse.

Alors qu'il passait la porte, il tourna la tête une dernière fois pour regarder derrière lui. Ce lieu de paix et de sérénité lui manquerait certainement, mais il l'appellerait dans ses souvenirs quand il en aurait besoin. Il regarda à nouveau devant lui, la noirceur de la porte l'entourant peu à peu. Un dernier pas le fit basculer dans les ténèbres...
Un ray de lumière lui meurtrit les yeux. Il les referma immédiatement, peu enclin à souffrir pour rien. Surtout qu'une sensation douloureuse remontait par vague de sa jambe handicapée. Peut être une mauvaise position dans mon sommeil, se dit-il. Il essaya de trouver une meilleure position, mais ses jambes ne lui répondaient pas. A peine put il bouger un doigt, et encore d'un frémissement.

Il a bougé! Je suis sure qu'il a bougé.

La voix semblait lointaine, mais pleine d'espoir. Il cherchait à mettre un nom et un visage sur cette voix si douce, si chaleureuse, mais ses pensées étaient comme engluées dans du coton.
Une main se saisit doucement de la sienne, la caressant doucement.

Gillas, mon amour, si tu t'es réveillé, serre ma main, s'il te plait !

Il fit un effort surhumain, et réussit à bouger un peu ses doigts. Mais la douleur fulgura encore plus de sa jambe. Il fronça les sourcils et essaya d'oublier les coups de poignards qui transpercaient son genou. Tout doucement, les souvenirs lui revenaient. Son travail à la forge, le passage de Manon, sa maladresse en se tournant pour la voir, la chute, l'enclume, le craquement... La douleur revint comme un fer rouge sur son genou. Il serra les dents et un grincement se fit entendre.

Mon pauvre amour... Bertille, il s'est reveillé et il a mal. Vite, la potion de Messire Johan, ca devrait lui faire du bien.

Il entendit des bruits autour de lui, puis sentit une cuillère se glisser entre ses dents, déversant un liquide chaud au gout abominable. Il se mti à tousser, faiblement, et, ne pouvant recracher, avala le liquide. Une autre cuillerée suivit la première, et il se forca à avaler. Au bout de quelques gorgées, son ventre l'informa qu'il fallait s'arreter là. D'ailleurs, une autre voix enchaina :

Il ne faut pas trop lui en donner. Il n'a pas mangé depuis plusieurs jours, il pourrait tout vomir. Il vaut mieux qu'il garde le peu que nous lui avons donné.

Ces quelques paroles furent les dernières qu'il entendit pour le moment, le sommeil le rattrapant et le délivrant de la douleur de sa jambe.

Manon sourit, puis rit entremelé de pleurs, mais de joie, Elle caressa les levres de Gillas, puis sa joue et lui deposa un baiser de nouveau.

Ne vous en faite pas mon amour, prenez tout votre temps, je vous aime vous, vous savez. Elle sourit
Voulez vous que je ferme les rideaux, cela vous gene t il?
Elle n attendit pas la reponse et alla fermer un peut les rideaux de la fenetre, pour qu il puisse ouvrir ses yeux, qu elle aimait tant a regarder.

Dom...il est reveillé... souffla Manon. Elle alla se remettre pret de lui, prit la main de Gillas pour la poser sur son visage. Puis la fit glisser, pour la poser sur son coeur.

ecoutez...il bat pour vous et ne battra que pour vous, ne vous escusez pas de l attente... Avez vous besoin que quelque chose?

Manon rougit... je parle trop surement, je suis desolée, mais j ai eu tres peur.

Manon colla sa joue sur celle de Gillas, sentir son odeur, sa peau, c etait si bon, enfin il etait reveillé.

Gillas soupira d'aise quand les rideaux se refermèrent. Doucement, il entrouvrit les paupières. Nulle douleur, la pénombre regnait dans la pièce. Il tourna doucement la tête vers les personnes présentes.
Il pu voir Manon, près de lui, qui lui tenait la main. Ca, il n'avait pas besoin de ses yeux pour le savoir. Depuis qu'il avait quelque peu retrouvé ses esprits, il la savait près de lui, même s'il n'avait pu lui signifier qu'il se sentait mieux.
Un peu plus loin se tenait Dame Dom. Droite, portant le doux regard d'une amie inquiète sur lui, elle le regardait tranquillement. Il était un peu honteux de se retrouver de nouveau en ces lieux, cloué au lit. Il prit son souffle et essaya de se faire entendre :

Douce amie, dites moi tout. Je suis sur que vous m'avez soigné, alors dites moi tout.

Puis, tournant la tête vers Manon :

Et vous aussi, expliquez moi ce qui s'est passé. ma mémoire me joue des tours et je me rappelle juste que vous étiez venue me voir dans ma forge... Et je n'y suis plus...

Ses yeux se portèrent sur les deux femmes présentes dans la pièce. Son regard ne trahissait que peu ses pensées, mais quand il passait sur Manon, il se chargeait d'amour.

Gillas serra fort Manon dans ses bras, la laissant évacuer toute sa peine et la tension des dernières journées. Doucement, lentement, les hoquets de chagrins se calmèrent. Il caressait tendrement les cheveux de sa bien-aimée, déposant de temps à autre un léger baiser sur son front.

Allons, allons, ma douce. Vous ne pouvez vous blamer des facéties d'Aristote. Vous étiez là à ce mmoment là, et nul ne peut dire si tout cela ne se serait pas passé en votre absence. S'il le faut, c'était vous qu'Aristote a essayé d'atteindre, et je n'ai fait qu'attirer sa foudre sur moi. Rappelez vous tout ce qu'il vous fait endurer en ces temps difficiles. Vous avez été agressée par deux fois dans votre boutique, sans qu'aucune aide ne vous soit octroyée.
Non, soyez sérieuse, vous n'êtes pas à l'origine de tout ce qui m'arrive, vous avez été là, pour vous, au mauvais moment, au mauvais endroit. Je dis bien pour vous car pour moi, cela a été une bénédiction. Peut être ne serai-je pas de ce monde si vous n'aviez pas été là, et vous aussi, Dame Dom. Je ne sais ce que je vous ai fait endurer, mais votre mine fatiguée semble me prouver que je vousai fait passer de bien mauvais moments.

Il regarda tranquillement Dame Dom, continuant à caresser les cheveux de Manon.

Manon n avez aucuns mots pour aider Dom dans sa tache, elle esperait juste que Gillas lise tout l amour qu elle avait pour lui et que cela l aiderait. Car il etait bien evidant qu elle l avait aimait avec un peid bot, et qu elle l aimerait avec une jambe de bois.
Il aurait peut etre des difficultés a s adapte au debut a cette nouvelle jambe, mais a deux cela sera plus facile.
Manon prit les deux mains de Gillas et le regarda avec amour.

Mon amour, il ne faut pas vous inquieter, je serais la pour vous, et peut etre que ce que je vais dire vous paraitra etrange, mais vous voila exocé , votre pied bot...vous ne l avez plus.

Manon essaya de faire de l humour, pour detendre Gillas, maladroitement.

et vous serez mon pirate desormet. Elle eut un temps de reflexion et rougit. Pardon mon aimé je ne voulez pas.

Elle embrassa Gillas tendrement et tremblante.