Pourtant la vie continue ....

Chatelain Nombre de messages : 317 Date d'inscription : 14/08/2006

Debout près de la fenêtre Dom, les yeux rougis par les pleurs de la perte de son grand ami Gillas, ne parvenait pas retrouver le domaine comme il fut jadis. Bien sur tant de souvenirs emplissaient les murs, des rires fusionnaient encore, des cris de joie, de colère aussi, mais si peu ... Johan n'était pas là en ce moment, il viendrait la rejoindre "dans quelques jours" lui avait-il écrit. Il lui manquait terriblement, encore une nuit à dormir dans ce grand lit, froid. Bientôt il sera là ... un sourire se dessinait sur son visage, elle l'aimait cet homme qui avait su la rendre heureuse pendant ces années d'union. Elle voulait un autre enfant de lui, les rires et les cris d'enfants manquaient à sa vie. S'approchant du miroir mural, elle fut surprise par les traits tirés et le blanc de son visage. D'un geste gracieux elle releva ses cheveux, il fallait qu'elle se ressaisisse avant que son fils n'arrive le lendemain, il serait inquiet de la voir ainsi. Demain elle devait se rendre au chevet de son amie Isa qui donnait des signes certains d'accouchement. La vie reprendrait le dessus, mais quelle dure épreuve que la perte d'un ami ...

Intendant Nombre de messages : 60 Date d'inscription : 12/08/2006

Loïc se présenta devant la porte du Bureau de Madame. Elle avait été fort peinée par le départ de Sire Gillas, et il comprenait son émoi. Le frère du Maitre était un pilier de la maison. Ils étaient arrivés ensemble à Montargis il y a trois ans de cela, et ne l'avaient plus quitté. Le temps avait passé, Sire Gillas avait emménagé en ces murs, s'était marié en ces murs, avait eu des enfants en ces murs, tout vibrait de la présence de cet homme pourtant si solide. Et voila qu'il était parti vers d'autres cieux. Il respira profondément en fermant les yeux. Lui aussi avait été affecté par sa mort, même s'il n'en avait rien fait paraitre. Il ne le devait pas.
Il frappa doucement à la porte, et attendit l'invitation d'entrée. Celle ci ne se fit pas attendre. Il ouvrit doucement la porte, rentra dans le bureau et referma la porte derrière lui.

Madame, une lettre de Blois. Je vous la donne ou je la dépose sur le bureau ?

Il restait là, la main levée, tenant le pli, le regard brillant. Le sceau de Pannecières rougeoyait à sa surface, laissant entendre de l'auteur de ce courrier. Il se demandait qu'elle allait être la réaction de la Dame.
Elle s'avança vers lui, silencieuse, les yeux rougis. Il nota qu'elle avait remis sa tenue était, comme toujours, soignée. Elle ne se laissait pas aller, c'était bien. Elle devait tenir le choc, car le petit Didier II aurait plus de mal à supporter le départ de son oncle et parrain.
Elle lui prit le courrier des mains, légèrement, et se tourna vers le bureau, en quete d'un ouvre lettre certainement.

Vous pouvez me laisser maintenant, Loïc, ca ira.

Il se tourna, un peu hésitant, puis ouvrit la porte, la passa et la referma derrière lui. Il resta tout de même à quelques pas au cas où le Dame se serait senti mal et aurait fait une chute.

Dans le Bureau, Dom trouva l'ouvre lettre et cassa le cachet de cire. Elle essuya une larme qui pointait, posa la dague et prit le papier vélin. elle le déplia et reconnu l'écriture de Gillas. Toujours la même écriture, quoi que plus penchée, plus petite, comme s'il avait eu du mal à écrire, fourbu de fatigue, ayant du mal à faire des gestes amples. Il lut les quelques lignes, attentivement.

Citation :: Seigneur et Dame de Meung sur Loire,

Mon frère, je sais que quand vous recevrez cette missive, je ne serais plus de monde. Le mal me taraude la poitrine depuis quelques mois, et j'ai de plus en plus de mal à respirer. J'ai même du quiter le Domaine, géné par les ssenteurs de fleurs si lourdes pour moi, alors qu'elle étaient si magnifiques par le passé.
Les souvenirs me traversent depuis peu, et je sens que la fin est proche, aussi, je me dois de penser aux quelques détails qui hanteront ma mie dans les prochaines semaines.
Il arrivera un moment où je devrais quitter le lit qui me supporte, pour rejoindre une demeure de bois et de pierre plus à même de me recevoir. Aussi, je vous sollicite, une fois de plus, pour nous accueillir tous dans la chapelle de notre beau Domaine. Il y a vu les meilleurs moments de ma vie, et je souhaiterais qu'il m'accueille après mon trépas.

Je comprendrais que ma demande vous dérange, je comprends la peine qui vous terasse, mais ce lieu est la maison que j'ai perdu il y a des années quand je suis parti de la Franche Comté, quittant la maison familiale avec mon baluchon.

Je vous prie de bien vouloir parvenir votre réponse à Manon. Elle comprendra quoi qu'il en soit, j'en suis sur, quelle que soit le contenu de votre décision.

Embrassez bien Didier II pour moi, dites lui que je l'aime et que je continue à veiller sur lui de là où je suis.

Avec tout l'amour que je vous porte,
Gillas
Seigneur de Pannecières

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